Nikon D70S, D70 User Manual

Claude TAULEIGNE
Nikon D70 & D70s
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7
236993121
Sommaire
PRÉSENTATION
NUMÉRIQUE
TECHNOLOGIE
ACCESSOIRES
GLOSSAIRE
Remerciements :
Bernard DENEVI et Thomas MAQUAIRE (Nikon
France),
Hariba (modèle), Jean-Claude TAULEIGNE (relecture astronomique et
conseils astronomiques aussi).
© Droits réservés :
Claude TAULEIGNE (textes, photographies et mise en page) & Nikon (illustrations produits), tous pays y compris la Télémétrie occidentale.
Toute reproduction intégrale ou partielle, par quelque pro­cédé
– existant ou à venir –
que ce soit, des pages, textes, photos, illustrations ou erreurs publiées dans cet ouvra­ge, faite sans l’autorisation écrite de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon selon les termes de la loi du 11 mars 1957.
ISBN : 2-9520198-3-5
Dépot légal : 4e trimestre 2005
Site internet : http:
//
c.tauleigne.free.fr
Ce livre ne remplace pas les mo-
des d’emploi des Nikon D70 et D70s
dont la lecture attentive reste fortement
conseillée. Il ne décrit donc absolument
pas les manipulations de base de ces ap-
pareils (mise au point, déclenchement...),
ni l’accès à leurs différentes fonctions. Il ne constitue pas un cours de photogra­phie : les notions techniques essentiel­les comme l’ouverture de diaphragme, la vitesse d’obturation ou la sensibilité sont ici considérées comme acquises. Enfin, cet ouvrage n’est pas non plus un catalogue. Seuls les accessoires utiles, compte-tenu de la spécificité nu­mérique des appareils, seront cités. De la même façon, au niveau technique, seu-
les les caractéristiques particulières aux
reflex Nikon (mesure couleur 3D de l’ex-
position, mode de zone et suivi autofocus,
gestion i-TTL du flash...) et aux appareils
numériques en général (contraste, net-
teté, saturation, température de couleur...)
seront ici abordées.
Il se veut pratique, ce qui explique son format de poche et ses nombreuses illustrations qui s’appuient sur des situations de prise de vue réelles.
Précisons
que les mots bleus
ne renvoient pas à
la discographie
de Christophe
mais bien au
g l o s s a i r e
situé en fin
d’ouvrage.
S i g n al o n s enfin que cet ouvrage est
dédié au D70
et au D70s. Les
e x pl i c at i on s
sont données
pour les deux boî-
tiers, qui seront donc
indifféremment nom-
més «Nikon D70s» au fil
des pages. Lorsque le Nikon
D70 est désigné, cela signifie que le
paragraphe est consacré à une de ses spécificités.
AVANT PROPOS
7
HISTORIQUE NIKON
Une lignée de reflex .........................................8
L’aventure numérique.......................................9
Le Nikon D70 ................................................. 11
Le Nikon D70s ............................................... 12
POINTS CLEFS DU NIKON D70S
Qualité d’image .............................................. 13
Rapidité de fonctionnement .......................... 14
Autofocus dynamique à plage large .............. 15
Mesure matricielle couleur 3D ....................... 16
Système i-TTL au flash .................................. 17
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Présentation
9
Présentation
HISTORIQUE NIKON
Créée en 1917 de la fusion de trois entreprises d’optiques japonaises, Nippon Kogaku Kabushiki Kaisha (L’Optique Japonaise, Société par Actions*) – contracté depuis en “Nikon” –, a débuté ses activités en produisant des optiques pour l’industrie et l’instrumentation scientifique. A la fin de la seconde guerre mondiale, Nikon décide de produire son propre boîtier et, en 1948, apparaît le Nikon 1, appareil télémétrique au format 24 x 32. Mais il a fallu attendre 1957, date à laquelle les boîtiers Nikon commencent à être importés aux USA, pour que la marque entre véritablement dans le cœur des photographes : le Nikon SP devient un boîtier “mythique”. Il possède un obturateur qui sera réalisé en titane dès 1959, atteignant le 1/1000 s et une motorisation à 3 images/s.
Une lignée de reflex
Côté reflex, c’est en 1959 que le Nikon F va créer la “lé-
gende” du photo-reporter. Prisme et
viseur interchangeables, cellule
au CdS, gamme de 13 optiques : l’appareil est résolument profes­sionnel. Les boîtiers pro. vont alors se succéder à un rythme régulier : F2 (1971), F3 (1980), F4
(1988), F5 (1996) et F6 (2004).
* Kogaku est ici utilisé dans son acception usuelle : “l’optique”
car sa traduction littérale est : “Science de la Lumière”. Merci à Bernard Denevi pour cette précision linguistique capitale !
Parallèlement, Nikon produit des appareils semi­professionnels qui conservent l’orientation “haut de gamme” chère à la marque. Nous citerons par exemple les Nikon FA (1983), F801 (1988, décliné en F801s en 1991), F100 (1998) et F80 (2000, dont le D70s utilise la carcasse). Ces boîtiers amateurs bénéficient très souvent des innovations intégrées dans les reflex professionnels.
L’aventure numérique
Les reflex professionnels
En 1989, alors que le mot “numérique” est encore étranger au monde de la photographie, Nikon présente le QV­1000C, reflex pro. équipé d’un capteur à... 380 000 pixels. Préhistorique ! Le premier appareil “sérieux” est produit en 1996 : le Nikon E2 (et sa variante E2s plus rapide), avec ses quelques 1,2 millions de pixels, est destiné aux photographes de presse. Il accepte, avec quelques réserves, l’ensemble de la gamme optique de la marque. Le premier reflex numérique répondant aux critères de qualité actuels est présenté en 1999 : le Nikon D1, architecturé autour du F5 argentique, va rapidement devenir incontournable grâce à sa qualité d’image exceptionnelle. Avec seulement 2,74 millions de pixels, les images qu’il produit supportent en effet, sans problème, l’impression “pleine page” dans les magazines de qualité. La preuve de l’importance du traitement logiciel des données issues du
CCD est faite !
Ascendants célèbres
Le Nikon F6, dernier boîtier pro. de la gamme F.
Le Nikon E2s possédait une optique de reprise interne pour conserver l’angle de champ des optiques Nikkor.
gende du photo-reporter. Prisme et
viseur interchangeables, cellule
au CdS, gamme de 13 optiques :
l’appareil est résolument profes-
sionnel. Les boîtiers pro. vont
alors se succéder à un rythme
régulier : F2 (1971), F3 (1980), F4
(1988), F5 (1996) et F6 (2004).
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Présentation
Dès 2001, le D1 sera remplacé par le D1X, qui double sa
définition globale avec 5,47 millions de pixels,
et par le D1H, qui conserve ses 2,74 millions
de pixels mais dont le cadencement à
5 images par seconde – jusqu’à 40
vues maximum – le destine plus
particulièrement aux photographes de sport. Trois ans plus tard apparaît le D2H qui, doté d’un nouveau capteur JFET LBCAST à 4,1 millions de pixels développé par Nikon, améliore encore la cadence de prise de vue : 8 images par seconde, toujours sur 40 vues !
Fin 2004, le D2X crée l’évènement en triplant le nombre de pixels (12,4 millions) du D2H. Il reprend à ce dernier son système AF sur onze zones, mais intègre un nouvel algorithme de traitement d’image optimisant encore la qualité. La mesure matricielle couleur 3D a, en outre, encore été améliorée par l’adjonction de nouveaux cas-types. Le retard au déclenchement reste, malgré tout, ultra-court : temps de réaction égal à 37 ms, identique à celui du modèle “sportif”.
La gamme “experte”
Parallèlement à ces reflex professionnels, Nikon développe des scanners films (LS-3510AF en 1991, puis la série des CoolScan) pour les fidèles à l’argentique qui souhaitent numériser leurs films, ainsi que des appareils photo numériques compacts (les CoolPix) pour les photographes amateurs. Entre ces deux pôles, les photographes “experts” vont trouver leur bonheur avec, en 2002, le Nikon D100.
Le boîtier argentique sur lequel Nikon, après modification mécanique, a “greffé” l’électronique nécessaire à la prise de vues numériques est le boîtier pour photographes passionnés le plus abouti de la gamme : le Nikon F80. Paradoxalement, malgré son orientation amateur, son capteur CCD possède une définition de 6,1 millions de
pixels, plus élevée que celle des modèles pro. de la marque
présents au catalogue lors de sa sortie. Mais, comme on l’a vu, le nombre de pixels ne fait pas tout : les modèles haut de gamme conservent l’avantage de leur construction à toute épreuve et de leur traitement de l’information optimisés.
Le Nikon D70
Le Nikon D70, sorti deux ans plus tard, reprend en grande partie, et en les améliorant, les ca­ractéristiques du D100. L’amélio­ration la plus spectaculaire reste l’adoption de la mesure de la lumière couleur 3D, issue des modèles pro. Pour autant, la vocation ama­teur est soulignée par la résurgence des mo­des d’exposition “vari­programmes”.
Les reflex numériques profes­sionnels Nikon fonctionnent par paire : un modèle “X” – ici le ré­cent D2X – conçu pour la haute définition épaule un modèle “H” orienté reportage et sport, pour s’adapter aux activités de tous les professionnels de l’image.
L’arrivée du D70
Le boîtier argentique F80, qui a lui aussi connu un immense suc cès, a se rvi de base “mécanique” aux reflex numériques D100, D70 et D70s.
définition
et par le D1H, qui conserve ses 2,74 millions
de pixels mais dont le cadencement à
5 images par seconde jusquà 40
vues maximum le destine plus
de sport. Trois ans plus tard apparaît
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Présentation
POINTS CLEFS DU NIKON D70S
Les points forts du D70s concernent bien entendu ses ca­ractéristiques et performances numériques : capteur CCD à 6,1 millions de pixels, algorithmes et processeur de trai­tement d’image évolués, balance des blancs ultra-précise... Mais son système photographique “traditionnel” (autofocus et analyse de la lumière dérivés des boîtiers pro., gestion du flash ultra-perfectionnée...) ne doit pas être négligé.
Qualité d’image
Le capteur CCD du Nikon D70s possède au total 3 008 x 2 000 pixels effectifs, ce qui permet d’envisager des agrandissements de grandes dimensions sans perte de qualité. Il possède un excellent rapport signal sur bruit et une plage
dynamique élevée. Grâce à l’importante surface des pixels
qui le composent, sa plage de sensibilité s’étend de 200 à 1 600 ISO et reste pleinement utilisable sans montée exces­sive du bruit en haute sensibilité. Ce capteur est par ailleurs épaulé par deux systèmes qui assurent aux images une très haute définition :
le nouveau processeur d’image numérique intègre des algorithmes de nouvelle génération qui gèrent toutes les étapes du traitement de l’image et optimisent leur qualité. Il gère également la balance des blancs, contrôle les tons et les couleurs et traite le bruit numérique, toujours possible lors des expositions de longue durée,
D70 et D70s
Le CCD du D70s est au cœur
du système.
Le Nikon D70s
Un an plus tard, le Nikon D70 est remplacé par le Nikon D70s. L’appareil est quasiment identique à son aîné. Extérieurement, seul l’écran ACL arrière est plus grand (2’’ au lieu de 1,8’’). Les menus s’y affi­chent d’ailleurs avec un gra­phisme plus lisible. D’autres améliorations fonctionnelles séduiront l’amateur :
la couverture angulaire du flash intégré passe de 20 mm à 18 mm, ce qui le rend compatible avec les der­niers zooms Nikon DX (en évitant le léger vignetage par­fois constaté avec l’AF-S DX 18-70 mm f:3,5-4,5G ED),
la capacité de la batterie (EN-EL3a) passe à 1500 mAh ce qui augmente l’autonomie de prise de vues. La batterie EN-EL3 (1400 mAh) du D70 reste compatible avec le D70s,
le D70s bénéficie d’une prise pour télécommande filaire MC-DC1 alors que le D70 n’avait accès qu’à une télécommande infrarouge ML-L3,
le logiciel interne a été modifié pour optimiser l’auto­focus, le piqué et le bruit des images.
Notons qu’une nouvelle version de ce firmware (voir la procédure de mise à jour page 116) permet également au D70 de bénéficier du nouveau graphisme des menus et des améliorations logicielles du D70s.
15
Présentation
le posemètre matriciel à 1 005 photosites fournit deux informations déterminantes pour la qualité des images. Il mesure tout d’abord avec précision la luminance de la scène photographiée (mesure matricielle couleur 3D, voir plus loin). Il fournit ensuite une estimation très précise de la température de couleur, quelles que soient les conditions d’éclairage.
Rapidité de fonctionnement
Dès sa mise sous tension, le Nikon D70s est prêt à déclencher : c’est un avantage considérable lorsqu’il s’agit de réagir rapidement face à une situation imprévue. Son temps de réponse au déclenchement est en outre ultra­court : la parallaxe de temps est réduite au minimum. Son circuit LSI à hautes performances fait également appel à des algorithmes de nouvelle génération afin d’accélérer les opérations de traitement de l’image et d’écriture : les temps d’enregistrement des fichiers RAW ont par exemple été considérablement réduits par rapport au D100. Citons également quelques caractéristiques qui concou­rent à faire du D70s un appareil extrêmement rapide :
Prise de vues en rafale à 3 vues par seconde jusqu’à 12 images consécutives en JPEG FINE (20 vues consécutives en JPEG NORMAL) grâce à une gestion élaborée de la mémoire tampon et un transfert accéléré sur la carte mémoire,
Enregistrement très rapide compatible avec les for­mats de fichier FAT16 et FAT32,
Vitesses d’obturation très élevées : jusqu’à 1/8 000 s et synchronisation au flash pouvant atteindre 1/500 s.
Autofocus dynamique à plage large
Le module de détection autofocus “Multi-CAM900” du Nikon D70s, comprenant 900 éléments de détection CCD, possède 5 capteurs disposés en réseau, couvrant une surface très importante au centre du champ de visée. Le système AF qui exploite les mesures de ce module possède un double mode de fonctionnement : sélectif et dynamique. En mode sélectif, on peut sélectionner individuellement un des cinq collimateurs pour effectuer la mise au point n’importe où dans l’image. En mode dynamique par contre, le D70s “accroche” automatiquement le sujet et suit son déplacement sur ses cinq collimateurs. Cette localisation dans le champ visé se double d’un suivi prédictif en distance et s’appuie sur la technologie Lock­On™. Ce système permet d’éviter de faire la mise au point sur un élément perturbateur qui pourrait momentanément s’interposer entre le sujet pisté et l’appareil. Dernier point fort du système autofocus du D70s : sa rapidité de mise au point. Grâce à l’utilisation de moteurs coreless, sans inertie, et du fait également de l’algorithme de traitement des informations de mise au point par les calculateurs intégrés, celle-ci est quasi-instantanée avec des optiques AF “classiques”, sans moteur intégré. Equipé d’une des optiques Nikkor à moteur Silent-Wave (AF-S), elle est encore plus rapide !
Le module Multi-Cam9 00 de détection autofocus du Nikon D70s possède 900 pixels répar tis sur cinq collimateurs disposés en croix au centre du champ visé. Il est identique au module utilisé dans le F80.
Rapide !
17
Présentation
Mesure matricielle couleur 3D
Le système de mesure de l’exposition du D70s est identique à celui du Nikon F5. Au lieu d’une classique cellule au silicium, il utilise un minuscule capteur CCD à 1 005 photosites, recouverts d’une mosaïque de micro-filtres rouges, verts et bleus, qui lui fournit une “imagette couleur” de la scène visée. Le posemètre effectue alors une synthèse de toutes les in­formations dont il dispose :
luminance des différentes zones de la scène,
contraste entre ces différentes zones,
localisation spatiale du sujet (à partir du capteur de mise au point sélectionné),
distance du sujet (avec un objectif de type D ou G),
couleur dominante du sujet,
puis les compare à une base de données riche d’une compilation de plus de 30 000 cas- types pour déterminer le temps de pose et l’ouverture de diaphragme les plus adaptés à la situation photométrique vue à travers l’objectif. Grâce au nombre record de zones d’analyse de la scène, le Nikon D70s a une idée très précise de la répartition spatiale des luminances (masses claires et sombres) dans l’image, et notamment de celles qui concernent le sujet principal, localisé grâce au capteur autofocus actif. Il analyse donc la scène photographiée de façon très pertinente. De plus, grâce à l’information “couleur”, l’exposition est finement corrigée pour un meilleur rendu de l’image, en l’adaptant aux caractéristiques spectrales du CCD de prise de vue. Bien entendu, ce mini-CCD sert également à déterminer la température de couleur de la scène.
Système i-TTL au flash
Le flash intégré au Nikon D70s est au centre d’un nouveau système flash Nikon appelé CLS (Creative Lighting System, système d’éclairage créatif) inauguré avec le D2H. Comme sur ce reflex professionnel, le D70s utilise sa cellule matricielle couleur à 1 005 photosites pour évaluer le niveau de lumière ambiante et mesurer l’éclair du flash. Pour cela, le D70s émet, juste avant le déclenchement, une salve de deux petits éclairs imperceptibles qui lui permettent d’éva­luer la scène que le flash va éclairer. Il est dès lors capable dajuster fine- ment les paramètres dexposition et la puissance délivrée par le flash pour équilibrer pa r fa it em en t les images. Mieux : ce sys­tème, appelé i-TTL, fonction­ne même avec plusieurs flashes type SB-800 ou SB-600, sans que ceux-ci soient connec­tés au D70s via un câble (pilo­tage i-TTL sans cordon) : le flash intégré peut ainsi piloter des flashes dé­portés grâce à un code intégré aux pré-éclairs.
Le petit flash intégré du Nikon D70s n’est pas très puissant (nombre-guide de 15 m à 200 ISO) mais il est particulièreme nt complet : il peut piloter en i-TTL des flashes complémentaires sans cordon et possède une fonction de mémorisation de la puissance de l’éclair.
Mesure de la lumière
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Présentation
Fiche technique
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Type Reflex numérique à monture Nikon F. Capteur CCD 23,7 x 15,6 mm (coefficient de focale x1,52
par rapport au format 135) à 6,15 millions de pixels. Définition maxi : 3 008 x 2 000 pixels.
Viseur Correcteur dioptrique (-1,6 à +0,5 dioptries).
Dégagement oculaire : 18 mm à -1 dioptrie. Couverture : 95 % environ. Grossissement : 0,75x avec un 50 mm réglé sur l’infini. Verre de visée BriteView de type B avec collima­teurs de mise au point et quadrillage.
Mise au point
Autofocus passif à détection de phase (module Nikon Multi-CAM900 à 5 collimateurs). Sensibilité : IL-1 à IL19 (équivalent 100 ISO). Mode sélectif, dynamique et dynamique avec priorité au sujet le plus proche. Suivi ponctuel (S) ou continu (C) avec suivi de mise au point activé automatiquement si le sujet se dé­place. Mise au point manuelle (M).
Exposition Gamme de sensibilité : 200 à 1 600 ISO.
Mesure matricielle couleur 3D (avec objectifs G ou D) par capteur RVB à 1 005 photosites. Mesure pondérée centrale (75% de la sensibilité dans un cercle de 6, 8, 10 ou 12 mm). Mesure spot (diamètre 2,3 mm, soit 1% du cadre de visée) sur capteur AF actif. Bracketing sur 2 ou 3 vues par 1/2 ou 1/3 IL.
Modes d’exposition
Auto, Auto programmé (P), Auto à priorité à l’ouver­ture (A), Auto à priorité vitesse (S), Manuel (M) et 6 Vari-programmes. Correcteur d’exposition -5 à +5 IL.
Obturateur Mécanique et électronique DTC, de 30 s à 1/8 000 s
et pose B.
Balance des blancs
Automatique, 6 modes préprogrammés et manuel. Ajustement fin et bracketing possible.
Flash Flash intégré NG 15 m à 200 ISO.
Contrôle TTL par capteur RVB à 1 005 photosites. Dosage automatique flash/ambiance i-TTL ou flash standard i-TTL avec flash intégré, SB-600 ou SB-800. Mode manuel à priorité distance avec SB-800. Synchro lente ou normale sur le premier ou le se­cond rideau. Système anti yeux-rouges. Correction de puissance -3 à +1 IL. Système d’éclairage créatif avec SB-600 et SB-
800. Synchronisation jusqu’à 1/500 s.
Enregistre­ment
Carte CompactFlash type I ou II et Microdrive. Conforme à l’architecture DCF 2.0 et DPOF. Compatible FAT16 et FAT32. Fichiers NEF (RAW, sans perte sur 12 bits RVB) et JPEG (compression sur 3 niveaux - 8 bits RVB).
Interface USB 2.0.
Vidéo NTSC ou PAL.
Moniteur ACL TFT polysilicium basse température 2’’
(D70s), 1,8’’ (D70). 130 000 pixels. Luminosité réglable.
Alimenta­tion
Batterie Li-Ion rechargeable. Trois piles CR2 avec porte-pile MS-D70s. Adaptateur secteur optionnel.
Divers Testeur de profondeur de champ.
Retardateur : 2 à 20 s. Griffe porte-accessoire standard ISO. Firmware pouvant être mis à jour. Prise pour télécommande (D70s uniquement)
Dimensions 140 x 111 x 78 mm. Masse 595 g.
Le soleil est légèrement voilé et l’image manque de contraste. Avec Nikon Capture, l’exposition, le contraste et la saturation sont améliorés rapidement. La netteté est également augmen­tée de 25%. Les retouches fina­les, sous Photoshop, ont permis d’assombrir le ciel en préser­vant la luminosité des nuages. Les pétales des fleurs ont été éclaircies une à une.
Prise de vue : Travail des fi chiers RAW
Objectif
20 mm f:2,8D
Vitesse
1/500 s
Ouverture
f:11
Sensibilité
200 ISO
Mode Expo
A
Mesure Expo
Mode AF
AF-S
Bal. blancs
Auto
Mode couleur
Adobe RVB
Format
RAW
Netteté
Normale
Comp. Tons
Aucune
Réduc. bruit
Désactivée
23
LE CAPTEUR CCD DU NIKON D70S
Formation de l’image .....................................26
Matrice de Bayer ........................................... 28
Filtre anti-aliasing ..........................................29
Réseau de micro-lentilles .............................. 32
TRAITEMENT DES DONNÉES
Conversion Analogique/Numérique ..............34
Procédé de recomposition ............................ 35
Balance des blancs ....................................... 38
Amélioration de la netteté..............................46
Compensation des tons ................................50
Réglage de la teinte .......................................56
Réglage de la saturation ................................56
Choix d’un espace colorimétrique................. 58
Optimisation automatique ............................. 59
Enregistrement des images ........................... 60
Numérique
25
Numérique
En réalité, le capteur
CCD du D70s possède
un nombre de pixels plus important que celui qui correspond réellement à l’image générée, mais certains sont masqués (“noirs”) pour mesurer le bruit thermique propre à chaque prise de vue. Certains autres sont actifs (ils sont sensibles à la lumière qu’ils reçoivent) mais sont seulement utilisés pour des calculs et ne servent donc pas à l’image finale. Le capteur CCD du Nikon D70s mesure 25,10 x 17,64 mm (dimensions du circuit électronique) et sa surface sensible utile est de 23,70 x 15,60 mm. Celle-ci est donc 2,3 fois plus faible que celle du format 135 (24x36 mm). En référence à l’autre système argentique – que la photo numérique a aujourd’hui enterré – la taille du CCD du D70s, comme ce­lui d’autres reflex numériques utilisant un capteur de même taille, est souvent qualifié d’APS-C (Advanced Photo Sys- tem-Classic), dont le format est proche (25,00 x 16,70 mm). Le schéma ci-contre montre, à taille réelle, le format de ces dif­férents standards. On verra plus loin que Nikon a dû développer une gamme d’objectifs spécifi­ques pour ce format de capteur.
LE CAPTEUR CCD DU NIKON D70S
La surface sensible du Nikon D70s est un circuit électroni­que appelé CCD qui convertit l’énergie lumineuse qu’il re-
çoit en courant électrique proportionnel.
Les CCD ont été inventés au
début des an-
nées 70 par des
c h e r c h e u r s du laboratoire
Bell. La fabri-
cation d’un cap-
teur CCD s’effec-
tue à partir de fines
plaques de silicium
traitées optiquement afin de définir différentes fonctions au circuit. Le CCD “Super HADTM” du D70s est, à quelques améliorations près, le même que celui utilisé sur le Nikon D100. Contrairement à une émulsion argentique dont les particules photosensibles (halogénures d’argent) sont réparties aléatoirement sur toute la surface, les éléments sensibles, appelés photosites, d’un CCD forment un carroyage régulier. Le CCD du D70s est ainsi composé de 3 008 lignes de 2 000 photosites. Chaque photosite est carré et mesure 7,80 µm de côté. Les images produites par le Nikon D70s comptent donc 6,016 millions de pixels effectifs. Par souci de simplification, on assimilera par la suite les photosites (qui sont les micro-unités de capture d’image) et les pixels (qui sont les éléments de l’image).
L e c a p t e u r CCD du D70s est fa­briqué par Sony mais le traitement de ses données est propre à Nikon.
Un certain nombre de photosites e st recouvert d’un masque les insensibilisant à la lumière. Ils servent à mesurer le courant (appelé “courant d’obscurité”) délivré par les photosites en l’absence de sollicitation lumineuse. Ce “bruit”, qui est fortement lié à la température, sera soustrait du signal délivré par le s photosites “effectifs”.
Six millions de pixels
27
Numérique
Formation de l’image
Sans entrer trop en détail dans le fonctionnement électronique d’un CCD, on peut schématiser assez simplement la formation de l’image et son transfert vers les calculateurs de l’appareil. Chaque photosite est en fait composé d’un photodétecteur
(la véritable partie “sensible” du pixel) et d’une cellule de transfert identique, dans sa structure, au photodétecteur mais masquée à la lumière. Le photodétecteur convertit la lumière qu’il reçoit (les photons transportant
l’énergie lumineuse) en électrons, qui s’y
accumulent alors comme dans une cuvette. La charge électrique totale, c’est-à-dire le
nombre d’électrons dans le photosite, est
proportionnelle à l’intensité lumineuse reçue.
Lorsque l’exposition est terminée, le Nikon D70s donne l’ordre au CCD de transférer toutes les charges accumulées dans les photodétecteurs vers les cellules
de transfert, regroupées en registres verticaux. Une série de si­gnaux périodiques permet ensuite de transférer vertica­lement les charges de cellule en cellu­le, jusqu’au registre de transfert hori­zontal.
Les charges sont ensuite décalées, selon le même processus, jusqu’à la sortie dans ce registre horizontal. Les illustrations ci-dessous schématisent les différents transferts permettant la lecture de toutes les charges accumulées dans le CCD. Cette architecture particulière est appelée “CCD à transfert interligne” (CCD-IT).
Diagramme de câblage électronique du CCD utilisé par le Nikon D70s (D’après document Sony).
Fonctionnement du CCD
Les charges sont
accumulées dans
les photosites
Décalage des
charges vers les
registres verticaux
adjacents aux
photosites
Décalage des
charges vers le
registre horizontal
Décalage des charges dans le registre horizontal puis
extraction du signal de sortie
Même processus pour la ligne suivante
Même processus pour la ligne suivante
(la véritable partie sensibledu pixel) et dune cellule de
transfert identique, dans sa structure, au photodétecteur
mais masquée à la lumière. Le photodétecteur convertit
la lumière quil reçoit (les photons transportant
proportionnelle à l’intensité lumineuse reçue.
29
Numérique
Trichromie
Matrice de Bayer
Les photosites, comme les grains d’argent, réagissent à l’intensité lumineuse qu’ils reçoivent : ils “voient” donc en
noir et blanc. Comme dans un film cou­leur, il faut donc leur adjoindre des filtres colorés pour sélectionner une partie du spectre lumineux qui les atteint et simuler la couleur par synthèse trichrome. Cha­que photosite est donc coiffé d’un micro­filtre rouge, vert ou bleu. Pour respecter la vision humaine qui est plus sensible dans les jaune-vert, le nombre de photosites fil­trés en vert est deux fois plus important que celui des photosites filtrés en bleu ou en rouge. L’ensemble des micro-filtres et sa géométrie du type “1:2:1” – faisant réfé­rence aux proportions de filtres rouge, vert et bleu – s’appelle la matrice de Bayer.
Les filtres sont bien entendu parfaitement adaptés en
couleur pour r e c o n s t i tu er le spectre le plus étendu possible, même si la gamme de couleurs est, év i de m me n t, moins large que celle de l’œil humain.
Courbes de sensibilité spectrale des filtres de la matrice de Bayer du CCD du Nikon D70s (d’après doc. Sony).
Filtre anti-aliasing
Le capteur CCD du Nikon D70s est coiffé d’un filtre optique passe-bas (dit filtre “anti-aliasing”) au niobate de lithium (LiNbO3) dont le rôle principal est – cela peut sembler paradoxal – de réduire légèrement la netteté des détails en provenance de l’objectif. Sans entrer dans le détail du théorème de Nyquist, nous pouvons simplement parfois constater que l’observation d’un phénomène cyclique par un système également ré­pétitif peut conduire à des enregistrements étranges. Nous avons, par exemple, tous en mémoire l’image des roues des diligences qui semblent parfois tourner à l’envers, dans les westerns. Cela est lié au fait que la fréquence de capture des images (24 ima­ges/s au cinéma) est proche de celle de rotation des rayons des roues. En photo nu­mérique, des p h é n o m è n e s identiques peu­vent parfois sur­venir lorsque la taille de certains détails géomé­triques répétitifs avoisine la moitié de la taille des
photosites.
Le schéma ci-de ssus montre comment une série de lignes parallèles est vue à travers un maillage ré gu­lier... et donc perçue par les photosites d’un CCD. Un phénomène d’aliasing “en luminance” s’est cré é. Aucun post-traitement ne permet d’y remédier.
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Par ailleurs, le filtre de Bayer peut tromper le CCD et créer un aliasing “en chrominance”. Imaginons, par exemple, un très fin faisceau de lumière blanche, dont le diamètre est inférieur à la taille d’un pixel, parvenant sur le CCD (sur un filtre rouge par exemple). L’appareil interprétera ce détail de couleur blanche, qui ne recouvre pas entièrement le quadruplet RVVB, comme un faisceau rouge pur. Le filtre passe-bas, en diffusant le fin faisceau sur les qua­tre pixels du quadruplet, va rétablir l’équilibre chromatique : par synthèse trichrome, il “verra” bien un signal blanc.
Notons que le filtre passe-bas possède également la pro­priété de rejeter les rayonnements infrarouges auxquels les CCD sont très sensibles. Cela permet de caler le spectre enregistrable par le D70s sur celui de l’œil humain.
Sous-échantillonnage
La mince couche de LiNbO3, collée au dessus du filtre de Bayer du CCD du D70s, ne peut toutefois pas être trop diffusante, sous peine de trop dégrader les fins détails de l’image. Il faut en effet éviter de noyer ceux-ci dans le flou, comme si un filtre “soft-focus” était utilisé devant l’objectif. Aussi Nikon, comme tous les fabricants d’appareils photo numériques, a-t-il dû jongler pour maximiser la netteté, tout en limitant au maximum le risque de moiré. Mais le résultat n’est forcément n’est qu’un compromis : le phénomène de moiré peut donc, malgré tout, survenir dans certaines situa­tions particulières. Rarement toutefois : pour l’illustrer, nous avons dû créer de toute pièce une image particulière. On peut, bien sûr, conseiller de changer légèrement de point de vue pour annuler le phénomène. Mais comme on ne s’en aperçoit que lors du traitement sur ordinateur (le moiré est invisible sur l’écran ACL du D70s – et si l’on en distingue un... c’est celui de l’écran lui-même !), ce conseil n’est pas vraiment applicable en prise de vue. Seule l’utilisation de Nikon Capture permet, a for tiori, de réduire le moiré.
La structure répétitive du vêtement a gé­néré un aliasin sur l’image. La “Réduction de l’effet de moi­ré” de Nikon Capture per­met d’éliminer le phénomène.
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Amélioration de la sensibilité
Réseau de micro-lentilles
Du fait de son architecture à transfert interligne, le CCD perd une partie non négligeable de sa surface sensible. En effet, une portion de chaque photosite est consacrée au transfert des charges (registre de trans­fert, voir page 26) et est donc re­couverte d’un masque afin qu’elle ne se charge pas pendant l’expo­sition. Cette lumière perdue se traduit par une baisse importante de la sensibilité du capteur. Pour récupérer en partie cette lumière, le CCD et sa matrice de Bayer sont coiffés d’un réseau de micro-lentilles, situé en dessous du filtre anti-aliasing. Au dessus de chaque pixel, la micro-lentille va faire conver­ger la lumière sur la partie sensible (la photodiode). Le gain en sensibilité peut atteindre 40%. Evidemment, la fabrica­tion d’un tel réseau – chaque micro-lentille mesurant moins de huit millièmes de millimètre – est complexe, tout comme son centrage sur le CCD !
Réseau de micro-le ntilles vu au microscope. Doc. Sony.
L’inconvénient de ce système est que lorsque les rayons incidents possèdent une forte inclinaison, il peut se produire une diffusion de la lumière entre les pixels : certains de ces rayons peuvent en effet se réfléchir sur la surface du réseau de micro-lentilles. Cela se traduit par une baisse de la netteté de l’image. Ce phénomène est surtout sensible avec les grands-angles, dans les bords de l’image.
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TRAITEMENT DES DONNÉES
Conversion analogique/numérique
Les charges électriques collectées en sortie de CCD sont tout d’abord converties en tension (900 millivolts au maximum pour le CCD du D70s), filtrées et amplifiées puis transformées en signal numérique au moyen d’un
Convertisseur Analogique/Numérique (CAN). Ce circuit
électronique va transformer les tensions, proportionnelles à l’intensité lumineuse reçue par les photosites. Le CAN du D70s fonctionnant sur 12 bits, les valeurs numériques pourront prendre 212 = 4 096 valeurs. Ainsi, chaque pixel est affecté d’une valeur, proportionnelle à la quantité de lumière qu’il a reçue, comprise entre 0 et 4 095. La valeur 0 correspond au noir absolu et 4 095 au blanc pur. Le Nikon D70s va alors procéder à divers traitements d’optimisation puis, si l’on a choisi le format d’enregistrement brut (fichier “RAW” – brut en anglais – avec extension NEF : Nikon Electronic image Format), sauvegarder le fichier dans la carte mémoire. Ces fichiers ne sont pas exploitables directement (ils ne possèdent aucune information colorée par exemple) par les logiciels classiques de traitement d’image. Ils nécessitent un logiciel “décodeur” comme Nikon Capture ou autre, pour post-traiter l’image sur ordinateur. Si l’on a, en revanche, choisi un format d’enregistrement
JPEG, le D70s va effectuer une séquence de traitements
pour que l’image soit directement exploitable par tout ordinateur, voire par les imprimantes (impression directe sur les imprimantes compatibles PictBridge).
Procédé de recomposition
On a vu que les photosites étaient regroupés par quatre : le D70s dispose ainsi d’une information en rouge, de deux en vert et d’une en bleu sur la composition de la lumière qui a atteint chaque quadruplet. Mais il va devoir calculer, pour chaque pixel de ce quadruplet, les deux informations colorées qui lui manquent. Pour cela, le Nikon D70s fait appel à une matrice de 8 pixels de côté pour interpoler chaque valeur inconnue. La valeur calculée des composantes RVB de chaque pixel est donc liée aux 63 pixels de son voisinage immédiat. Schématiquement, le Nikon D70s établit localement une “cartographie des courbes de niveaux” à partir des valeurs qu’il connaît et en déduit l’intensité, pour la couche R, V ou B considérée, du pixel en son centre. Le D70s va commencer par calculer toutes les composantes vertes car les données sont deux fois plus nombreuses du fait de la structure de la matrice de Bayer. L’interpolation dans cette couche est donc très précise et le Nikon D70s s’en servira donc comme “référence”. Il est désormais capable de différentier les zones à fort contraste local – qui correspondent au contour d’un détail – et celles à faible gradient (dégradés et aplats). Il peut ainsi affiner son interpolation pour les couches rouges et bleues en évitant
Le procédé de dématriçage : sujet photographié, fichier brut (avec coloration factice pour visualiser la matrice de Bayer), fichier dématricé de manière classique, fichier dématricé avec algorithme Nikon et filtre passe-bas.
Algorithmes de traitement
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Dématriçage
par exemple de “lisser” les valeurs lorsqu’il a détecté un contour. Ceux-ci seront donc plus nets, sans qu’il y ait besoin d’augmenter artificiellement l’accentuation en post­traitement. Le schéma de la page ci-contre explique le fonctionnement de l’algorithme de dématriçage :
Formation de l’image sur le CCD : chaque photosite ne perçoit qu’une seule composante (R, V ou B) de la lumière qu’il reçoit du fait de la présence du filtre de Bayer. Séparation des couches R, V et B : le logiciel interne au D70s dispose de données colorimétriques partielles pour chaque couche. Interpolation des pixels absents : dans chaque couche (rouge, verte et bleue), le D70s va calculer les données qui lui manque par interpolation à partir des
intensités numériques connues. L’algorithme de recons-
titution est particulièrement complexe et précis (tech­nique bicubique utilisant les informations horizontales, verticales et colorimétriques). Reconstitution des couleurs : il ne reste plus au Nikon D70s qu’à superposer les trois couches “dématricées” pour recréer l’image. Chaque pixel possède maintenant trois composantes colorimétriques : R, V et B. L’image
est prête à être traitée puis enregistrée en JPEG. Ces traitements lourds impliquent évidemment de longs temps de calcul. Aussi un circuit spécifique leur est-il dédié. Notons que pour les pixels situés à la périphérie de l’image, le D70s utilise les valeurs mesurées des pixels actifs mais non utilisés pour l’image, sur les bords du CCD.
Les dif férentes étapes du procédé de dématriçage Nikon. Le fichier final, dont les couleurs sont simulées dans le schéma ci-dessus, comporte trois couches R, V et B. Dans cet exemple, le Nikon D70s va détecter des dégradés da ns les couches R et V et un aplat dans la couche B.
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Le Nikon D70s va alors optimiser les valeurs de ce fichier “dématricé” pour obtenir la meilleure qualité d’image pos­sible. Tous les traitements décrits ci-après sont paramétra­bles, via le menu de configuration de l’appareil.
Balance de blancs
On sait que la lumière qui éclaire un sujet varie en qualité :
elle peut être, par e xe mp le , plus ou m o i n s c h a u d e selon le moment de la journée. Le cerveau corrigeant la vision pour rendre toute scène
n e u t r e colorimétriquement, on ne perçoit plus que des légères dominantes. Mais une surface photosensible reproduit par contre fidèlement les variations de la couleur de la lumière. On mesure la couleur de la lumière par sa “température de couleur” (TC) qui s’exprime en Kelvin (K). En modifiant les intensités numériques des couches R, V et B, le D70s peut redonner à chaque image sa neutralité. Ainsi, pour une photo réalisée à l’ombre (à dominante bleue
puisque la source de lumière est le seul ciel... bleu), le D70s va baisser le niveau de la couche bleue pour rétablir l’équilibre. Bien entendu, la dominante de certaines scènes ne doit psychologiquement pas être corrigée. C’est par exemple le cas des couchers de soleil qui doivent rester “chauds” ! L’opération de réglage de la neutralité de l’image, appelée “balance des blancs”, est effectuée automatiquement par le D70s. Le principe est très simple et assez efficace : il lui suf­fit de chercher la zone de plus haute lumière dans l’image et de rendre égales les trois composantes R, V et B de cette zone (pour obtenir une couleur neutre). La mesure est bien entendue effectuée par le capteur RVB à 1 005 photosites qui sert également à la mesure de l’exposition. Cet algorithme n’est toutefois pas infaillible : il peut être mis en défaut lorsqu’on photographie un sujet naturellement co­loré et il est, de plus, limité à la gamme de TC allant de 3 500 à 8 000 K. On peut heureusement effectuer manuellement la balance des blancs, en visant une plage neutre. Le D70s possède également plusieurs types de balance des blancs pré-programmés pour les éclairages les plus courants :
Lumière incandescente de type ampoule halogène
dont la TC avoisine 3 000 K... quand elle est neuve,
Tubes fluorescents – souvent appelés “néons” (bien
qu’ils n’en soient pas !) – de TC équivalente à 4 200 K,
Soleil, lumière du jour à 5 200 K, Éclair de flash – légèrement bleuté – à 5 400 K,
Ciel nuageux à 6 000 K,
Ombre à 8 000 K. La page suivante montre l’effet du choix de ces différentes balances des blancs en fonction du type de lumière.
TC Source
2 000 K Bougie
2 500 K Éclairage tungstène domestique
3 000 K Coucher de soleil
3 200 K Éclairage halogène
4 200 K Tube fluorescent
5 200 K Lumière solaire moyenne
6 000 K Ciel couvert
8 000 K Ombre
10 000 K Ciel bleu
Température de couleur
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