Coordinateur de traduction en Français : Guillaume Erbs <gerbs@free.fr>
‘Auteurs’ page 197
CVS, ven 21 aoû 2003 22 :40 :38 UTC
Résumé
Ce Guide de référencepourDebian (http://qref.sourceforge.net/) se propose de donner une vue générale du système Debian comme guide de l’utilisateur après installation. Cela
couvre beaucoup d’aspects de l’administration système à l’aide d’exemples de commandesshell. Des didacticiels sur les bases, des astuces, et d’autres informations sont fournies sur
des sujets comme les concepts fondamentaux du système Debian, des astuces d’installation,
la gestion des paquets Debian, le noyau Linux sous Debian, la configuration du système, la
configuration d’une passerelle, les éditeurs de texte, CVS, la programmation, et GnuPG pour
des non-développeurs.
Ce document peut être utilisé selon les termes de la Licence Publique Générale de GNU version
2 ou suivante. (http://www.gnu.org/copyleft/gpl.html)
Il est permis de produire et distribuer des copies conformes de ce document à condition que
la présente notice de copyright et la présente notice de permission soient préservées sur toutes
les copies.
Il est permis de copier et distribuer des versions modifiées de ce document selon les conditions
d’une copie conforme, à condition que le travail dérivé résultant soit entièrement distribué
selon les termes d’une notice de permission identique à celle-ci.
Il est permis de copier et distribuer des traductions de ce document dans d’autres langues,
selon les conditions pour versions modifiées ci-dessus, sauf que cette notice de permission
peut être incluse sous forme d’une traduction approuvée par la Free Software Foundation à la
place de l’Anglais original.
Ce Guide de référence pour Debian (http://qref.sourceforge.net/) se propose de donner une vue générale du système Debian comme guide de l’utilisateur après installation. Le
lecteur visé est quelqu’un qui veut lire des scripts shell. Je suppose que le lecteur a des bases
sur les systèmes de type Unix pour lire ce document.
1
J’ai pris la décision de ne pas expliquer tout en détail si cela peut être trouvé dans une pagede manuel, une page info, ou un HOWTO. Plutôt que de tout expliquer, j’essaie de donner
des informations pratiques plus directement en fournissant des séquences de commandesexactes ou des scripts d’exemple dans examples/ comme référence. Vous devez comprendre
le contenu des exemples avant de lancer les commandes. Votre système peut nécessiter des
commandes légèrement différentes.
La plupart des informations données consistent en rappels ou en pointeurs vers les références
officielles listées dans ‘Références’ page 189. Ceci partiellement parce que ce document a été
démarré en tant que « Référence Rapide ».
Mon principe est de le garder court et simple.
Pour une aide en vue de la maintenance urgente d’un système, rendez-vous à ‘Commandes de
survie Debian’ page 63 immédiatement.
1.1Document officiel
La dernière version du document officiel est dans l’archive Debian dans le paquet
debian-reference et est aussi disponible à http://www.debian.org/doc/manuals/
debian-reference/.
La dernière version de développement est à http://qref.sourceforge.net/Debian/.
Le projet est hébergé à http://qref.sourceforge.net/ où ce document est disponible
au téléchargement dans les formats texte, HTML, PDF, SGML et PostScript.
Chapitre 1. Préface2
1.2Conventions du document
Le « Guide de référence pour Debian » procure de l’information par le biais de commandes
simples en shell BASH. Voici les conventions utilisées :
# commande en compte «~root~»
$ commande en compte utilisateur
... description de l’action
Voir ‘Bash – le shell intéractif standard de GNU’ page 169 pour plus d’information sur Bash.
Références :
– une page de manuel Unix est donnée dans la forme bash(1).
– une page GNU TEXINFO est donnée dans la forme info libc.
– un livre est donné dans la forme Le langage C.
– une URL est donnée dans la forme http://www.debian.org/doc/manuals/
debian-reference/.
– un fichier est donné dans la forme /usr/share/doc/Debian/reference/.
Dans ce document, seules des URL sont fournies pour les documents du LDP, mais ils peuvent
aussi être obtenus dans des paquets et installés dans /usr/share/doc/HOWTO/. Voir ‘Références’ page 189.
1.3Scripts d’exemple
Des scripts d’exemple sont fournis dans le répertoire des exemples (examples/) ; pour les
fichiers cachés, le préfixe « . » est remplacé par un « _ ». Un suffixe a été ajouté lorsqu’il y a
plusieurs scripts d’exemple pour un même sujet.
1.4Configuration de base
Si le système est installé avec le strict minimum comme paquets, asssurez-vous d’exécuter
les commandes suivantes pour installer quelques paquets essentiels et quelques documents
importants :
# apt-get install debian-reference # pour Sarge, faites cela aussi :)
1.5Fondements de la distribution Debian
Debian se présente sous la forme simultanée de 3 éditions :
– stable : Convient pour un serveur de production. Ennuyeux pour une station de travail (ST).
Voir ‘La distribution stable’ page 6.
– testing : Convient pour une ST. Voir ‘La distribution testing’ page 7.
– unstable : Ne pas charger cette édition aveuglément. Voir ‘La distribution unstable’ page 7.
Lisez au moins la liste de discussion centrale debian-devel-announce@lists.debian.org
pour desmisesà joursurl’état deDebian.(NdT :Pour lesfrancophones,
vous trouverez de l’aide en vous abonnant à la liste de discussion francophone
debian-user-french-request@lists.debian.org.)
Au mois de mars 2002, ces trois versions correspondent à Potato (qualité de production),
Woody (en beta-test, très stable maintenant), et Sid (en alpha-test). En août 2002, juste après
la sortie de Woody, cela correspond à Woody (qualité de production), Sarge (en beta-test, elle
sera assez difficile pendant quelque temps), et Sid (toujours en alpha-test). Lorsque les paquets
dans unstable n’ont plus de bogues critiques (Release Critical, RC) répertoriés pendant environ une semaine de test, ils sont automatiquement inclus dans testing. Voir ‘Les archives
Debian’ page 5.
En théorie, il y a deux choses que vous pouvez faire pour disposer des dernières versions des
applications.
– ‘Mise à jour d’une distribution vers testing’ page 53 (principalement pour des stations
de travail)
– ‘Porter un paquet vers le système stable’ page 70 (principalement pour des serveurs)
Suivre la version testing de Debian a l’effet de bord de recevoir très lentement les correctifs
de sécurité. Vous êtes prévenus.
Si vous mélangez les versions de Debian, testing dans stable ou unstable dans stable,
vous aurez certainement à récupérer beaucoup de paquets importants de testing ou
unstable qui peuvent être bogués. Vous êtes prévenus.
Utiliser les versions testing ou unstable de Debian impliquent l’augmentation du risque
de tomber sur des bogues sérieux. Ce risque peut-être géré en utilisant un schéma de multiboot avec une version plus stable de Debian ou en utilisant l’astuce de chroot avec la version
stabe décrite dans ‘chroot’ page 105. Cette dernière permet d’utiliser différentes versions de
Debian simultanément sur différentes consoles.
Après avoir expliqué quelques éléments fondamentaux de la distribution Debian dans ‘Notions fondamentales sur Debian’ page 5, je vais présenter quelques informations de base pour
Chapitre 1. Préface4
vous aider à vivre tranquillement avec les dernières applications, en tirant parti de la distribution testing et de la distribution unstable de Debian. Les impatients devront aller
immédiatement à ‘Commandes de survie Debian’ page 63. Bonne et heureuse mise à jour !
Chapitre 2
Notions fondamentales sur Debian
Ce chapitre donne des notions fondamentales sur le système Debian pour des nondéveloppeurs. Pour des informations officielles, voir :
– Charte Debian
– Manuel du paquetage Debian (Potato)
– Référence du développeur Debian
– Guide des nouveaux responsables Debian
listés dans ‘Références’ page 189.
5
Si l’on recherche des explications basées sur des solutions et sans les détails, se référer directement à ‘Gestion des paquets Debian’ page 57 ou aux chapitres appropriés.
Ce chapitre consiste en une réorganisation de documents pris dans la « FAQ Debian », afin
qu’un administrateur système Debian puisse débuter.
2.1Les archives Debian
2.1.1Structure de répertoires
Les logiciels paquetés pour Debian sont disponibles dans un des nombreux arbres de répertoires sur chaque site miroir Debian (http://www.debian.org/misc/README.mirrors)
accessible par FTP ou HTTP.
Les répertoires suivants sont sur chaque miroir Debian sous le répertoire debian :
/dists/ : Ce répertoire contient les « distributions », et est utilisé pour accéder aux paquets
actuellement disponibles dans les versions et pré-versions de Debian. Certains vieux paquets et fichiers Packages.gz sont toujours là.
/pool/ : Nouvelle place de tous les paquets des versions et pré-versions de Debian.
/tools/ : Utilitaires DOS pour créer des disquettes de démarrage, partitionner un disque
dur, compresser/décompresser des fichiers, et démarrer Linux.
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian6
/doc/ : La documentation de base de Debian, telle que la FAQ, les instructions pour faire un
rapport de bogues, etc.
/indices/ : Le fichier Maintainers et les fichiers override.
/project/ : Principalement des ressources pour les développeurs, comme :
project/experimental/ : Ce répertoire contient des paquets et des outils qui sont
en développement, et sont encore en état de test alpha. Les utilisateurs ne devraient
pas utiliser des paquets de ce répertoire parce qu’ils peuvent être dangereux même
pour des utilisateurs expérimentés.
project/orphaned/ : Paquets qui ont été abandonnés par leur ancien responsable et
ont été retirés de la distribution.
2.1.2Distributions Debian
Normalement il y a trois distributions Debian dans le répertoire dists. Leurs noms sont la
distribution « stable », la distribution « testing » et la distribution « unstable ». Quelquefois il y
a aussi la distribution « frozen ». Chaque distribution est définie par un lien symbolique vers
le répertoire réel, utilisant un nom de code et situé dans le répertoire dists.
2.1.3La distribution stable
Les paquets de la distribution stable, Debian Woody (3.0r0), sont enregistrés dans le répertoire stable (lien symbolique vers Woody) :
– stable/main/ : Ce répertoire contient les paquets constituant la version la plus récente du
système Debian.
Ces paquets sont aussi conformes aux Principes du logiciel libre selon Debian
(http://www.debian.org/social_contract#guidelines) (aussi disponible dans
le fichier /usr/share/doc/debian/social-contract.txt installé par le paquet
debian-doc), et sont tous utilisables et redistribuables librement.
– stable/non-free/ : Ce répertoire contient des paquets dont la distribution est restreinte
et nécessite que les distributeurs prennent soigneusement en compte les exigences spécifiées
par la licence.
Par exemple, certains paquets ont une licence qui interdit la distribution commerciale.
D’autres peuvent être redistribués mais sont en fait des partagiciels et non des logiciels libres.
Les licences de chacun de ces paquets doivent être étudiées, et dans certains cas négociées,
avant que les paquets soient inclus dans une redistribution (par exemple, sur un CD-ROM).
– stable/contrib/ : Ce répertoire contient des paquets qui sont conformes aux principes
du logiciel libre selon Debian et distribuables librement, mais dépendent d’un paquet qui
n’est pas distribuable librement et n’est ainsi disponible que dans la section non-free.
En plus des emplacements ci-dessus, les paquets sont physiquement situés dans le répertoire
pool (‘Le répertoire pool’ page 9).
L’état courant de la distribution stable est accessible sur la page web Les problèmes de ’stable’ (http://ftp-master.debian.org/testing/stable_probs.html).
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian7
2.1.4La distribution testing
Les paquets de la distribution testing, Debian Sarge, sont enregistrés dans le répertoire
testing (lien symbolique vers Sarge) après avoir subi une certaine quantité de tests dans
unstable. En plus de ces emplacements, les nouveaux paquets sont situés dans le répertoire
pool (‘Le répertoire pool’ page 9). Les sous-répertoires main, contrib et non-free sont
aussi présents dans testing, séparés par les mêmes critères que pour stable.
Les paquets doivent être synchronisés pour toutes les architectures où ils sont compilés et ne
doivent pas avoir de dépendances qui les rendent ininstallables ; ils doivent aussi avoir moins
de bogues critiques pour une sortie de version que ceux de unstable. De cette façon, on
espère que testing est toujours prête à être candidate à une sortie. Plus de détails sur le
mécanisme sont disponibles à http://ftp-master.debian.org/testing/.
L’état courant de la distribution testing est accessible sur les sites suivants (en Anglais) :
– release-critical bugs (http://bugs.debian.org/release-critical/)
– base system bugs (http://bugs.qa.debian.org/cgi-bin/base.cgi)
– bugs in standard and task packages (http://bugs.qa.debian.org/cgi-bin/
standard.cgi)
– other bugs and bug-squashing party notes (http://bugs.qa.debian.org/)
2.1.5La distribution unstable
Les paquets de la distribution unstable, sid, sont enregistrés dans le répertoire unstable
après avoir été téléchargés dans l’archive Debian et y restent jusqu’à ce qu’ils soient déplacés
dans testing après quelque temps. Les nouveaux paquets sont situés dans le répertoire pool
‘Le répertoire pool’ page 9. Les sous-répertoires main, contrib et non-free sont aussi présents dans unstable, et ont les mêmes fonctions que dans stable.
La distribution unstable contient une image du système en développement le plus récent.
Les utilisateurs sont encouragés à utiliser et tester ces paquets, mais sont prévenus de leur état.
L’avantage à utiliser unstable est que vous êtes toujours à jour avec la dernière version du
projet Debian—mais si ça casse, vous en découvrez les désavantages :-)
L’état courant de la distribution unstable est accessible à la page web : Problèmes de unstable
(http://ftp-master.debian.org/testing/unstable_probs.html).
2.1.6La distribution frozen
Lorsque la distribution testing est mûre, elle est gelée (NdT : frozen en Anglais), c’est-à-dire
que l’on n’accepte plus de nouveau code, seulement des corrections de bogues, si nécessaire.
De plus, un nouvel arbre testing est créé dans le répertoire dists, avec un nouveau nom de
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian8
code. La distribution frozen subit quelques mois de test, avec par intermittence des mises à
jour et des gelées complètes, ce qu’on appelle des ‘cycles de test’. (Le récent processus de sortie
de woody n’a pas vu la création d’un lien symbolique frozen, ainsi frozen n’était pas une
distribution, juste une étape de développement de testing).
On garde une trace des bogues de la distribution frozen qui peuvent retarder la sortie d’un
paquet ou qui peuvent retarder la sortie de la distribution complète. Lorsque le nombre de
bogues descend en dessous des valeurs maximum acceptables, la distribution frozen devient
stable, est sortie, et la distribution stable précédente devient obsolète (et est déplacée dans les
archives).
2.1.7Les noms de code de la distribution Debian
Les noms des répertoires physiques dans le répertoire dists, comme Woody et Sarge, sont
juste des noms de code. Lorsqu’une distribution Debian est en développement, elle n’a pas
de numéro de version mais un nom de code. Le but de ces noms de code est de faciliter le
travail des miroirs de la distribution Debian (si un répertoire réel comme unstable changeait
soudainement son nom en stable, beaucoup de données seraient à télécharger de nouveau).
Actuellement, stable est un lien symbolique vers Woody et testing est un lien symbolique
vers Sarge. Cela signifie que Woody est l’actuelle distribution stable et Sarge l’actuelle distribution testing.
unstable est un lien symbolique permanent vers sid, car sid est toujours la distribution
unstable.
2.1.8Noms de code utilisés par le passé
Les autres noms de code qui ont déjà été utilisés sont : buzz pour la version 1.1, rex pour la
version 1.2, bo pour les versions 1.3.x, hamm pour la version 2.0, slink pour la version 2.1 et
potato pour la version 2.2.
2.1.9Source d’inspiration pour les noms de code
Jusqu’ici, les noms de code viennent des personnages du film Toy Story par Pixar.
– buzz (Buzz Lightyear) est le cosmonaute,
– rex est le tyranosaure,
– bo (Bo Peep) est la fille qui s’occupe du mouton,
– hamm est la tirelire en forme de cochon,
– slink (Slinky Dog) est le chien,
– sarge est un chef des Hommes de l’Armée de Plastique Vert
– potato est, bien sûr, Mr. Potato
– woody est le cowboy,
– sid est le garçon d’à côté qui détruit les jouets.
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian9
2.1.10Le répertoire pool
Historiquement, les paquets étaient gardés dans le sous-répertoire dists correspondant à la
distribution qui les contenait. Il apparut que cela posait certains problèmes, tels que la grande
consommation de bande passante sur les miroirs lorsque des changements majeurs étaient
effectués.
Les paquets sont maintenant gardés dans un large ‘bassin’ (NdT : pool en Anglais), structuré
selon le nom du paquet source. Pour rendre cela gérable, le bassin est subdivisé par section
(main, contrib et non-free) et par la première lettre du nom du paquet source. Ces répertoires contiennent plusieurs fichiers : les paquets binaires pour chaque architecture, et les
paquets source à partir desquels les paquets binaires ont été générés.
Vous pouvez trouver où se trouve chaque paquet en lançant une commande comme
apt-cache showsrc mypackagename et en lisant la ligne ‘Directory :’. Par exemple, les
paquets apache sont dans pool/main/a/apache/. Il y a tellement de paquets lib* qu’ils
sont traités différemment : par exemple, les paquets libpaper sont dans pool/main/libp/libpaper/.
Les répertoires dists sont toujours utilisés pour les fichiers d’index utilisés par des logiciels
comme apt. De plus, les anciennes distributions n’ont pas été converties pour utiliser les bassins donc vous verrez des chemins contenant des distributions comme Potato ou Woody dans
le champ d’en-tête « Filename ».
Normalement, vous n’avez pas à vous occuper de cela, puisque le nouvel apt et probalement
l’ancien dpkg-ftp (voir ‘Méthodes de mise à jour d’un système Debian’ page 18) vont gérer
cela de façon transparente. Si vous souhaitez plus d’information, consultez Debian Package
Pools FAQ (http://people.debian.org/~joeyh/poolfaq) (en Anglais).
2.1.11Notes historiques sur sid
Lorsque la sid d’aujourd’hui n’existait pas, l’organisation de l’archive Debian avait un défaut
majeur : on supposait que lorsqu’une architecture était créée dans la distribution unstable
courante, elle sortirait lorsque cette distribution deviendrait la nouvelle stable. Ce n’était
pas le cas pour beaucoup d’architectures, ce qui entrainait que ces répertoires devaient être
déplacés lors d’une sortie. Cela n’était pas pratique parce que cela consommerait beaucoup de
bande passante.
Les administrateurs de l’archive contournèrent le problème pendant plusieurs années en plaçant les binaires des architectures non sorties dans un répertoire spécial nommé Sid. Lors de
la sortie de ces architectures, un lien était créé entre la stable courante et Sid, et à partir de
là elles étaient créées dans l’arbre unstable de façon normale. Cette disposition était quelque
peu troublante pour les utilisateurs.
Avec l’arrivée des bassins de paquets (voir ‘Le répertoire pool’ de la présente page) pendant
le développement de la distribution Woody, les paquets binaires ont commencé à être stockés à
un emplacement standard dans le bassin, quelle que soit la distribution, de façon à ce que sortir
une distribution ne cause plus de grande consommation de bande passante sur les mirroirs (il
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian10
y a, cependant, beaucoup de consommation de bande passante, mais graduellement, pendant
le développement).
2.1.12Paquets téléchargés dans incoming
Les paquets téléchargés sont d’abord placés dans http://incoming.debian.org/ avant
que l’on ne vérifie s’ils viennent bien d’un développeur Debian (et sont placés dans le sousrépertoire DELAYED dans le cas d’un téléchargement par un non responsable (Non-Maintainer
Upload, NMU)). Une fois par jour, ils sont déplacés de incoming vers unstable.
En cas d’urgence, vous pouvez vouloir installer des paquets de incoming avant qu’ils n’atteignent unstable.
2.1.13Récupérer un paquet ancien
Alors que les distributions Debian récentes sont gardées dans le répertoire debian de chaque
mirroir Debian (http://www.debian.org/misc/README.mirrors), les archives des anciennes distribution comme Slink sont gardées sur http://archive.debian.org/ ou
dans le répertoire debian-archive de chaque mirroir Debian.
Les anciens paquets de testing et unstable sont situés à http://snapshot.debian.
net/.
2.1.14Sections architectures
Dans chacun des arbres de répertoires majeurs (dists/stable/main, dists/stable
/non-free, dists/unstable/main/, etc.), les paquets binaires résident dans des sous-
répertoires dont le nom indique l’architecture pour laquelle ils ont été compilés.
– binary-all/, pour les paquets indépendants de l’architecture. Cela inclut, par exemple,
des scripts Perl, ou de la documentation pure.
– binary-platform/, pour les paquets qui s’exécutent sur une plateforme particulière.
Veuillez noter que les paquets binaires pour testing et unstable ne résident plus dans ces
répertoires, mais dans le répertoire de haut niveau pool. Les fichiers d’index (Packages et
Packages.gz) ont été gardés, cependant, pour une compatibilité arrière.
Pour les architectures binaires supportées, consultez les Notes de version de chaque
distribution. Elles sont disponibles sur les sites des notes de version pour stable
(http://www.debian.org/releases/stable/releasenotes) et testing (http://
www.debian.org/releases/testing/releasenotes).
2.1.15Le code source
Le code source est inclut pour tout le système Debian. De plus, les termes de la licence de la
plupart des logiciels du système requièrent que le code source soit distribué avec le programme,
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian11
ou qu’une offre permettant d’obtenir le code source accompagne le programme.
Normalement, le code source est distribué dans les répertoires source, qui sont parallèles aux
répertoires contenant les binaires spécifiques à une architecture, ou plus récemment dans le
répertoire pool (voir ‘Le répertoire pool’ page 9). Pour récupérer le code source sans avoir à
être familier avec la structure de l’archive Debian, essayez une commande comme apt-getsource mypackagename.
Certains paquets, notamment pine, sont seulement disponibles sous forme de paquet source,
à cause de limitations de leur licence. (Récemment, le paquet pine-tracker a été fourni pour
faciliter l’installation de Pine.) Les procédures décrites dans ‘Porter un paquet vers le système
stable’ page 70 et ‘Paquetage’ page 184 permettent de construire un paquet manuellement.
Le code source peut être ou ne pas être disponible pour les paquets dans les répertoires
contrib et non-free, qui ne font pas formellement partie du système Debian.
2.2Système de gestion des paquets Debian
2.2.1Vue générale des paquets Debian
Les paquets contiennent généralement tous les fichiers nécessaires pour implémenter un ensemble de commandes ou caractéristiques. Il existe deux types de paquets Debian :
– Les paquets binaires, qui contiennent des exécutables, des fichiers de configuration, des
pages de man/info, la licence, et d’autres documentations. Ces paquets sont distribués dans
un format d’archive spécifique à Debian (voir ‘Format des paquets Debian’ page suivante) ;
on les reconnaît habituellement à leur extension .deb. Les paquets binaires peuvent être
dépaquetés en utilisant l’utilitaire Debian dpkg ; les détails sont fournis dans sa page de
manuel.
– Les paquets sources, qui consistent en un fichier .dsc décrivant le paquet source (y compris
le nom des fichiers suivants), un fichier .orig.tar.gz qui contient le source original non-
modifié compressé par tar et gzip, et habituellement un fichier .diff.gz qui contient les
modifications du source original spécifiques à Debian. L’utilitaire dpkg-source empaquète
et dépaquète les archives source Debian ; les détails sont fournis dans sa page de manuel.
L’installation de logiciels par le système de paquets utilise des « dépendances » qui sont soigneusement conçues par les responsables du paquet. Ces dépendances sont documentées dans
le fichier control associé à chaque paquet. Par exemple, le paquet contenant le compilateur
GNU C (gcc) « dépend » du paquet binutils qui inclut l’éditeur de liens et l’assembleur. Si
un utilisateur tente d’installer gcc sans avoir d’abord installé binutils, le système de gestion
de paquets (dpkg) renverra un message d’erreur disant qu’il a besoin de binutils, et cessera
l’installation de gcc. (Cependant, un utilisateur insistant pourra passer outre ; voir dpkg(8).)
Pour plus de détails, voir ‘Dépendances des paquets’ page 15 ci-dessous.
Les outils de paquetage de Debian peuvent être utilisés pour :
– manipuler et gérer des paquets ou des parties de paquets,
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian12
– aider l’utilisateur à découper des paquets qui doivent être transmis à travers un média de
taille limitée comme une disquette,
– aider les développeurs à construire des archives de paquets, et
– aider les utilisateurs à installer des paquets qui se trouvent sur un site d’archive Debian.
2.2.2Format des paquets Debian
Un « paquet » Debian, ou un fichier d’archive Debian, contient les fichiers exécutables, les
bibliothèques, et la documentation associés à un programme particulier ou un ensemble de
programmes liés. Normalement, une archive Debian possède un nom de fichier se terminant
par .deb.
Les données internes de ce format de paquets binaires Debian sont décrites dans la page de
manuel deb(5). Parce que ce format interne est sujet à des changements (entre les sorties
majeures de Debian), utilisez toujours dpkg-deb(8) pour manipuler des fichiers .deb.
Au moins jusqu’à la distribution Woody, tous les fichiers d’archive Debian étaient manipulés
par les commandes Unix standard ar et tar, même lorsque les commandes dpkg n’étaient pas
disponibles.
2.2.3Conventions de nommage pour les fichiers de paquets Debian
Les noms de fichiers des paquets Debian se conforment à la convention suivante :
foo_VersionNumber-DebianRevisionNumber.deb
où foo représente le nom du paquet. Pour vérification, on peut déterminer le nom du paquet
associé à un fichier d’archive Debian particulier (fichier .deb) de l’une des façons suivantes :
– inspecter le fichier Packages dans le répertoire où il était stocké sur un site d’archive De-
bian. Ce fichier contient une description de chaque paquet ; le premier champ de chaque
paragraphe est le nom de paquet formel.
– utiliser la commande dpkg --info foo_VVV-RRR.deb (où VVV et RRR sont les numéros
de version et de révision du paquet en question, respectivement). Cela affiche, entre autres,
le nom du paquet correspondant au fichier d’archive dépaqueté.
La composante VVV est le numéro de version spécifié par le développeur original. Il n’y a
aucune norme spécifiant la numérotation des versions, donc elle peut avoir des formats aussi
différents que « 19990513 » et « 1.3.8pre1 ».
La composante RRR est le numéro de révision Debian spécifié par le développeur Debian (ou
un utilisateur s’il choisit de construire le paquet lui-même). Ce numéro correspond au niveau
de révision du paquet Debian ; ainsi, un nouveau niveau de révision correspond habituellement à un changement dans le Makefile Debian (debian/rules), le fichier de contrôle Debian
(debian/control), les scripts d’installation ou de suppression (debian/p*), ou les fichiers
de configuration utilisés avec le paquet.
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian13
2.2.4Préservation de la configuration locale
La préservation des fichiers configurables par l’utilisateur est activée par le mécanisme « conffiles » de Debian. Les fichiers de configuration de l’utilisateur (habituellement placés dans
/etc) sont spécifiés dans le fichier conffiles du système de paquets Debian. Le système de
gestion des paquets garantie que ces fichiers ne seront pas recouverts lors de la mise à jour
d’un paquet.
Lorsqu’il est possible de configurer le système sans modifier les fichiers qui appartiennent aux
différents paquets Debian, il est conseillé de ne pas les modifier même si ce sont des « conffiles ». Cela permet des opérations de mise à jour plus rapides et en douceur.
Pour déterminer exactement quels sont les fichiers préservés lors d’une mise à jour, lancez la
commande :
dpkg --status package
et regardez la ligne « Conffiles : ».
Les détails du contenu d’un fichier Debian conffiles sont fournis dans la Charte Debian,
section 11.7 (voir ‘Références’ page 189).
2.2.5Scripts de maintenance Debian
Les scripts de maintenance Debian sont des scripts exécutables qui sont automatiquement exécutés avant ou après l’installation d’un paquet. Avec un fichier nommé control, tous ces
fichiers font partie de la section « control » d’un fichier d’archive Debian.
Les fichiers individuels sont :
preinst Ce script est exécuté avant que son paquet soit dépaqueté de son archive Debian
(.deb). Beaucoup de scripts « preinst » arrêtent les services fournis par les paquets mis à
jour jusqu’à ce que leur installation ou mise à jour soit complète (après l’exécution avec
succès du script « postinst »).
postinst Ce script complète la configuration requise par un paquet après son dépaquetage
à partir de son archive Debian (.deb). Souvent, les scripts « postinst » demandent à
l’utilisateur d’entrer des informations et/ou l’avertissent que s’il accepte les valeurs par
défaut, il devrait se rappeler de revenir en arrière et reconfigurer le paquet lorsque la
situation le requiert. Beaucoup de scripts « postinst » exécutent ensuite les commandes
nécessaires au redémarrage d’un service une fois que le nouveau paquet a été installé ou
mis à jour.
prerm Ce script arrête les daemons qui sont associés à un paquet. Il est exécuté avant la sup-
pression de fichiers associés au paquet.
postrm Ce script modifie les liens ou les autres fichiers associés à un paquet, et/ou supprime
les fichiers créés. (Voir aussi ‘Paquets virtuels’ page suivante.)
Chapitre 2. Notions fondamentales sur Debian14
Actuellement, tous les fichiers de contrôle peuvent être trouvés dans le répertoire /var/lib/dpkg/info. Les fichiers associés au paquet foo commencent avec le nom « foo » et ont des
extensions « preinst », « postinst », etc., tel qu’approprié. Le fichier foo.list dans ce répertoire liste tous les fichiers qui ont été installés avec le paquet foo. (Notez que l’emplacement
de ces fichiers est interne à dpkg, et peut changer.)
2.2.6Priorité des paquets
Chaque paquet Debian se voit assigner une priorité par les responsables de la distribution,
comme aide au système de gestion des paquets. Les priorités sont :
– Les paquets Required (requis) sont nécessaires au bon fonctionnement du système.
Ceci inclut tous les outils nécessaires pour réparer les défauts du système. Vous ne devez
pas supprimer ces paquets, sinon le système peut devenir complètement planté et vous ne
pourrez probablement plus utiliser dpkg pour remettre les choses en place. Un système avec
seulement les paquets requis ne sera probablement pas utilisable, mais il sera suffisament
fonctionnel pour que l’administrateur le démarre et installe plus de logiciels.
– Les paquets Important devraient se trouver sur n’importe quel système de type Unix.
D’autres paquets sans lesquel le système ne fonctionnera pas bien ou ne sera pas utilisable
se trouveront ici. Cela n’inclut PAS Emacs ou X11 ou TeX ou n’importe quelle autre grosse
application. Ces paquets constituent seulement une infrastructure de base.
– Les paquets Standard sont standard sur n’importe quel système Linux, et comprennent un
système en mode texte raisonnablement petit mais pas trop limité.
C’est ce qui sera installé par défaut si les utilisateurs ne sélectionnent rien d’autre. Cela
n’inclut pas beaucoup de grosses applications, mais cela inclut Emacs (qui est plus une partie
d’infrastructure qu’une application) et un sous-ensemble raisonnable de TeXet LaTeX (si cela
est possible sans X).
– Les paquets Optional (optionnel) incluent tous ceux que vous pourriez raisonnablement
vouloir installer même s’ils ne vous sont pas familiers, et si vous n’avez pas de besoins
spécifiques.
Cela inclut X11, une distribution complète de TeX, et beaucoup d’applications.
– Les paquets Extra (en plus) sont des paquets qui soit entrent en conflit avec des paquets
ayant une priorité plus haute, soit ne seront utiles que si vous les connaissez, soit ont besoin
de prérequis spécifiques qui les rendent peu convenables pour « Optional ».
2.2.7Paquets virtuels
Un paquet virtuel est un nom générique qui s’applique à n’importe quel paquet d’un groupe
de paquets, qui tous fournissent une fonctionalité de base similaire. Par exemple, les logiciels
tin et trn sont des lecteurs de groupes de discussion, et doivent donc satisfaire la dépendance
d’un programme ayant besoin d’une tel lecteur sur le système pour fonctionner ou être utile.
On dit qu’ils fournissent tous les deux le « paquet virtuel » appelé news-reader.
De façon similaire, exim et sendmail fournissent tous les deux la fonctionalité d’un agent
de transport de courrier électronique. On dit donc qu’ils fournissent le paquet virtuel « mail
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