
À L’ESSAI
antenne
La Comet VA-250 :
de 3,5 à 54 MHz en 2,54 m d’envergure !
par Denis BONOMO, F6GKQ
En écrivant cela, je pense
particulièrement à tous ces
amateurs qui vivent en appartement dans des immeubles où, faisant fi du droit à
l’antenne, on leur interdit tout
accès à la toiture. Dès lors, que
faire pour s’adonner à notre
passion ? Une antenne sur le
balcon, quitte à ne la sortir
que le soir quand la nuit est
tombée, peut être une solution. Pour vivre heureux,
vivons cachés… Même s’il ne
s’agit que d’un pis-aller, cette
solution a le mérite d’exister.
Comet l’a bien compris et
propose une réponse au problème : la VA-250.
UNE ANTENNE
TRÈS COMPACTE !
Prévue pour l’utilisation sur
un balcon, rien ne vous interdit de prendre la VA-250 dans
vos bagages pour diverses villégiatures (elle pèse 2,4 kg).
L’antenne est relativement
compacte, l’élément le plus
long mesurant 1,41 m avec
sa self de raccourcissement.
L’autre élément mesure, lui,
1,15 m. Mais l’utilisateur peut
en décider autrement et
choisir de monter cette VA250 avec le fil fourni (10 m de
longueur), la transformant en
une sorte de mini “Zeppelin”.
Comet ayant bien fait les choses, ce fil est également complété d’une cordelette nylon
(5 m de long), pour assurer
sa fixation.
L’élément principal de l’antenne est une boîte cylindrique
de couleur noire, dont on peut
voir le détail sur la photo 2.
Il est évident que beaucoup
s’interrogeront sur le contenu
de cette boîte : une charge
50 ohms ? Non, ce n’est pas
le cas : elle contient en fait un
transformateur d’impédance…
Par sa conception, mais aussi
(hélas) par les pertes qu’il introduit, ce transformateur parvient à donner à l’antenne un
ROS quasiment plat sur toute
la bande couverte. Les choses
étant dites les plus honnêtement possible, l’utilisateur
sait qu’il a entre les mains
une antenne qui ne sera pas
aussi performante qu’un dipôle
bien dégagé taillé sur la bonne
bande, mais un compromis lui
permettant de trafiquer sur
pratiquement toutes les bandes avec un ROS réduit et une
antenne dont l’envergure, inhabituelle en HF, est compatible avec un espace très limité.
ous qui êtes fidèles à
V
MEGAHERTZ magazine
depuis longtemps, vous aurez
immanquablement froncé
les sourcils en découvrant
l’introduction de cet article.
Car, c’est un fait, de nombreux
auteurs se sont attachés, dans
ces pages, à démontrer qu’en
matière de rayonnement HF il
n’y avait pas de miracle. Tout
compromis se paie rubis sur
l’ongle. Oui mais voilà, de la
théorie à la réalité du monde
moderne, il existe une marche que dis-je, un fossé, que
l’on ne peut parfois franchir.
Une antenne de balcon,
couvrant de 3,5 à 54 MHz,
en large bande, sans aucune
nécessité d’accord. Hum…
ça paraît suspect, non ? Et
pourtant, la Comet VA-250
annonce la couleur ! Nous
avons voulu en savoir plus
en mettant à l’épreuve cette
antenne qui, comme le reste
de la gamme Comet, est
maintenant distribuée en
France par Radio 33.
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antenne
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On pourra donc s’attendre à des
résultats comparables à ceux
que l’on obtiendrait avec des
antennes mobiles fortement
raccourcies… Si vous acceptez le contrat, vous ne pourrez
donc pas être déçu par la suite.
ASSEMBLAGE RAPIDE
Pour nos essais, nous avons
décidé de tester la VA-250
dans sa forme compacte,
avec ses deux brins et non
avec le fil de 10 m. L’antenne
s’assemble très rapidement
au sortir du carton. Deux
brides en U sont fournies,
permettant sa fixation sur
un mât (30 à 72 mm de dia
mètre). Elles sont en inox,
comme les écrous. Les deux
brins (relativement flexibles)
se vissent chacun dans un file-
tage usiné sur la partie haute
de l’antenne. On remarquera
le tube en deux parties, maintenues par un collier métallique, qui émerge du transformateur d’impédance. On peut
faire coulisser les deux parties
l’une dans l’autre, modifiant
ainsi la “hauteur” de l’antenne
par rapport au transformateur.
Nous avons essayé plusieurs
configurations, force est de
constater que l’influence sur
la courbe du ROS est plus que
négligeable… Entre la base
de l’antenne et son point le
plus haut, il y a 66 cm tube
déployé.
MESURES ET ESSAIS
La VA-250 a été installée à
5 m de haut, sur un petit mât
télescopique et raccordée à
la station par un coaxial de
longueur et pertes connues
(négligeables en HF).
Aussitôt l’antenne placée sur
son mât, nous avons voulu relever la courbe du ROS. Pour
ce faire, nous avons fait appel
au miniVNA, un outil vraiment
incontournable pour ce genre
d’opération. Le résultat apparaît sur la figure 3 (tracé
obtenu avec la feuille Excel
de AC6LA). De 13 à 29 MHz
(et même en fait, à 54 MHz),
c’est le plat pays ! En dessous
MHz, ce n’est pas catas
de 13
trophique, le ROS atteint son
maximum sur le 3 MHz avec
une petite bosse autour de
11,9 MHz. La figure 4
montre
la réponse de l’antenne sur
7 MHz, après correction de
la longueur de câble coaxial,
ce que permet la feuille de
calcul de AC6LA. C’est donc
la courbe du ROS présent à
l’antenne (et non au bout du
coax) que l’on voit.
Comment la VA-250 allait-elle
se comporter sur l’air ? Encore
une fois, avant d’aller plus loin,
il faut être conscient de ce que
l’on peut attendre d’une antenne aussi fortement raccourcie
(2,54 m d’envergure)… Nous
l’avons donc mise en service
pour faire de l’écoute et réaliser quelques QSO. Comme à
l’habitude, la référence était
notre center-fed 2 x 13,5 m à
10 m du sol (ce n’est pas fairplay au vu de la différence de
hauteur et de développement
de l’antenne !).
Sur 80 m, l’écart est très im
portant, entre -20 et -30 dB (Smètre calibré, mesure à l’atténuateur), l’antenne sera donc
plus que médiocre. Sur 40 m,
cet écart baisse pour atteindre -10 à -12 dB. Là, ça devient
acceptable… et c’est entre -6
et -10 dB que l’on relèvera jus
qu’au 17 m. Les bandes supé
rieures étant fermées pendant
la période des essais, nous ne
pourrons pas communiquer de
résultats au-delà du 18 MHz.
-
Fort de ces observations, nous
sommes passés en émission et
avons pu contacter quelques
stations européennes sans
grande peine, avec une puissance de 50 à 70 W (l’antenne
supporte 200 W en régime
SSB) : IT9 sur 20 m ; UR, DL,
E7, IS0, OZ sur 30
DL sur 40 m.
-
-
-
m ; SP et
CONCLUSION
Les pertes dues au transformateur d’impédance et à la
faible envergure de l’antenne
sont relativement importantes. Faire des QSO n’est pas la
preuve qu’une antenne présente un bon rendement…
mais c’est mieux que ne pas
faire de QSO faute de pouvoir
installer une antenne plus académique. Alors, si vous êtes
dans le cas énoncé en début
d’article, si vous ne disposez
que d’un petit balcon, pour-
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quoi ne pas offrir une chance
à cette discrète VA-250 ?
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